L’auteur s’intéresse à la place des grandeurs dans l’étude des nombres, des opérations et de la proportionnalité dans les programmes de mathématiques de l’école primaire. L’étude du programme de 1970 occupe une place importante dans l’article, mais ce dernier est replacé dans la perspective plus large des programmes depuis le début de l’école obligatoire. Il semble que la situation actuelle constitue un héritage de la réforme des mathématiques modernes ; des raisons de la création du domaine mesure sont notamment repérées.
L’impact de cette situation sur les apprentissages est questionné : tâches prescrites par les programmes et discours explicatifs disponibles. Pour ce faire, l’auteur caractérise les grandeurs dans les programmes selon deux dimensions : discret / continu et la « nature » mathématique ou non qu’on leur accorde. Après une certaine éradication en 1970, les grandeurs reviennent en partie à partir de 1980. Dans cet article, deux axes sont dégagés pour l’étude de ces retours : les motivations (qui coïncident parfois avec l’affirmation d’un modèle constructiviste pour l’apprentissage depuis 1970) et les mathématiques qui sont associées aux grandeurs. Ceci conduit à pointer un manque théorique dans la contribution actuelle des grandeurs à l’étude du « numérique ».