Le concept de compétence transversale cristallise la finalité première de l’école à laquelle chaque professeur espère contribuer à travers sa discipline : installer chez les élèves des compétences qu’ils pourront transférer ailleurs. D’où la recherche actuelle d’un discours sur les compétences, commun à plusieurs disciplines, qui accrédite l’idée que l’exercice d’une compétence dans l’une d’elles a des retombées positives sur son transfert aux autres, mais qui écrase les spécificités disciplinaires et soulève de ce fait des questions liées à la contextualisation de cette compétence dans les différents cours.
L’article développe la thèse que la modélisation de compétences transversales, ainsi que leur exercice au sein d’une discipline, supposent une plongée conséquente dans l’épistémologie propre de la discipline en question. Le propos est illustré par la spécification au sein des mathématiques de trois compétences labellisées transversales : faire preuve d’esprit critique, formuler et vérifier des hypothèses, communiquer.
La conclusion situe le lieu de transversalité des apprentissages au niveau de postures vis-à-vis du savoir et de son étude, postures proches de ce que B. Rey appelle intentions transversales.