A singular mathematical promenade.
(Une balade "singulière" dans le monde mathématique.)
Auteur : Ghys Etienne
Résumé
Il ne s’agit pas d’une introduction Ă©lĂ©mentaire Ă la thĂ©orie des singularitĂ©s, ni d’un ouvrage pour spĂ©cialistes proposant beaucoup de thĂ©orèmes nouveaux. Abstract A stroll in the mathematical world. This is neither an elementary introduction to the theory of singularities, nor a specialized treatise containing many new theorems. The purpose of this little book is to invite the reader on a mathematical promenade. We pay a visit to Hipparchus, Newton and Gauss, but also to many contemporary mathematicians. We play with a bit of algebra, topology, geometry, complex analysis, combinatorics, and computer science. Hopefully some motivated undergraduates and some more advanced mathematicians will enjoy some of these panoramas. Summary:
L’auteur invite le lecteur Ă une promenade historique au cours de laquelle nous rendons visite Ă Hipparque, Newton et Gauss, mais aussi Ă beaucoup de mathĂ©maticiens contemporains.
Les quatre premiers chapitres Ă©tudient les positions relatives des graphes d’une famille de polynĂ´mes (Ă valeurs rĂ©elles) dans l’esprit du thĂ©orème de Kontsevich. La comparaison des valeurs des polynĂ´mes pour de petites valeurs de x, nĂ©gatives et positives, donne une permutation qui dĂ©crit l’allure locale au voisinage de 0. Ce type de permutations a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© avec une autre approche en Combinatoire sous le nom de « permutations sĂ©parables ». L’auteur examine ensuite les « push and pop stacks » (manipulations de piles) telles que les prĂ©sente Donald Knuth dans The Art of computer programming Vol. 1. Il compte aussi le nombre de permutations sĂ©parables, et ce sera l’occasion de dĂ©couvrir que ces nombres ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s par Hipparque, il y a plus de deux millĂ©naires et retrouvĂ©s par Ernst Schröder.
Dans les chapitres qui suivent, il essaye de gĂ©nĂ©raliser le problème des graphes de polynĂ´mes aux courbes planes dĂ©finies de manière implicite par une Ă©quation F(x,y)=0, oĂą F est un polynĂ´me (rĂ©el). Ce qui demande de comprendre la topologie d’une courbe algĂ©brique (ou analytique) au voisinage d’un point singulier. Les premiers rĂ©sultats importants sont dus Ă Newton dans le Tractatus de methodis serierum et fluxionum (1699), qui est Ă©tudiĂ© en deux chapitres. On y trouve une prĂ©sentation dĂ©taillĂ©e de la fameuse mĂ©thode de Newton d’approximation des racines d’un polynĂ´me, ainsi que la notion des polygones de Newton. En complĂ©ment, le chapitre suivant , intitulĂ© « algèbre formelle », explique les rĂ©sultats de Newton dans la terminologie moderne et propose des preuves (non donnĂ©es par Newton).
A partir du chapitre « Les courbes algĂ©briques et le thĂ©orème fondamental de l’algèbre », l’Ă©tude devient purement algĂ©brique. Il examine la première preuve de Gauss pour le thĂ©orème fondamental de l’algèbre (1799), utilisant des arguments de type topologique, rĂ©volutionnaires pour l’Ă©poque. Elle est fondĂ©e sur la conjecture non prouvĂ©e qu’une courbe algĂ©brique qui entre dans un disque doit en sortir. Il regarde deux tentatives inabouties du 19e, par Joseph Alfred Serret et Paul Joseph Serret.
Euler, Cauchy et PoincarĂ© Ă©taient les grands maitres de la manipulation des sĂ©ries. Leurs dĂ©couvertes font l’objet de deux chapitres : l’un sur les sĂ©ries divergentes, l’autre sur le calcul des limites de Cauchy se termine par la preuve de la convergence des sĂ©ries de Newton. Ce qui permet de montrer qu’un petit cercle autour d’une singularitĂ© d’une courbe analytique plane rĂ©elle coupe la courbe en un nombre pair de points et dĂ©finit un diagramme de cordes, i.e. 2n points ordonnĂ©s de façon cyclique sur un cercle et groupĂ©s en paires.
Les trois chapitres suivants s’intĂ©ressent Ă la topologie des singularitĂ©s sur les courbes analytiques planes. L’auteur explique la mĂ©thode d’Ă©clatement, une sorte de microscope qui permet de regarder plus profondĂ©ment dans la singularitĂ©. Topologiquement, ceci introduit un ruban de Moebius, ou des colliers de Moebius, si l’on utilise le microscope plusieurs fois. L’opĂ©ration d’Ă©clatement va se rĂ©vĂ©ler un puissant outil pour la rĂ©solution des singularitĂ©s.
Les images locales pour les courbes planes complexes sont magnifiques et méritent le détour. Puisque C^2 est de dimension 4 sur R, couper la courbe avec de petites 3-d sphères autour de la singularité produit des objets remarquables, comme la fibration de Hopf.
Des singularitĂ©s plus compliquĂ©es, comme par exemple celle de la cuspide (x^2-y^3=0), sont dĂ©crites par noeuds et liens. Afin de comprendre le cas gĂ©nĂ©ral, l’article s’intĂ©resse Ă l’approche tout Ă fait neuve des sĂ©ries de Newton proposĂ©e par Victor Puiseux (1850). En 1968, Jack Milnor a utilisĂ© ses idĂ©es pour donner un tableau topologique complet, mais encore sur les nombres complexes.
Il est intĂ©ressant de dĂ©couvrir un lien entre les permutations sĂ©parables et l’associaèdre, une famille de polytopes convexes introduite par Tamari et Stasheff. A l’aide de ces polytopes, Jim Stasheff a pu donner une caractĂ©risation des espaces ayant le mĂŞme type d’homotopie que les groupes topologiques. Ceci se rĂ©vĂ©la le point de dĂ©part de la thĂ©orie des opĂ©rades qui joue un rĂ´le fondamental dans la thĂ©orie moderne de l’homotopie et la topologie algĂ©brique. Les opĂ©rades sont des structures algĂ©briques très gĂ©nĂ©rales dont des exemples typiques sont donnĂ©s par les arbres, les tresses, les espaces de configuration, etc. L’auteur montre que la collection de toutes les singularitĂ©s, jusqu’aux homĂ©omorphismes, peut ĂŞtre vue comme une opĂ©rade singulière.
Juste pour s’amuser, l’auteur examine une courte note de Gauss, sur des boucles fermĂ©es dans le plan, avec des points doubles ordinaires. En parcourant la boucle, chaque point double est visitĂ© deux fois, de sorte que cela dĂ©finit un diagramme de cordes. Pouvons-nous caractĂ©riser cette sorte de diagrammes ?
Les deux chapitres suivants présentent la caractérisation complète des diagrammes de cordes qui sont associés aux singularités des courbes analytiques planes réelles.
Pour conclure le livre, l’auteur propose dans l’avant dernier chapitre l’approche par Gauss du nombre de liaison, sans preuve, sur l’invariant universel de Kontsevich pour les noeuds. Dans le dernier chapitre, il encourage le lecteur Ă continuer l’exploration de nouvelles destinations.
– Preface
– Road map
– Intersecting polynomials: Maxim Kontsevich
– Patterns and permutations: Donald Knuth
– Separable permutations
– Hipparchus and Schroeder
– De methodis serierum et fluxionum: Newton’s method
– De methodis serierum et fluxionum: Newton’s series
– Some formal algebra
– Gauss on algebraic curves
– Proof of Gauss’s claim on singularities
– De seriebus divergentibus : Euler, Cauchy and PoincarĂ©
– Convergence : Cauchy
– Moebius and his band
– Moebius necklaces
– Resolution of singularities
– The 3-sphere and the Hopf fibration
– The cusp and the trefoil
– Victor Puiseux, at last!
– Jack Milnor and his fibration
Notes
Ce livre a été traduit en français .
Une version texte intégral est en téléchargement sur le site http://catalogue-editions.ens-lyon.fr/fr/livre/?GCOI=29021100476860
Données de publication
Éditeur ENS Editions Lyon , 2017 Collection Hors collection Format 18,5 cm x 24,5 cm, 312 p.
ISBN 2-84788-939-6 EAN 9782847889390
Public visé chercheur, élève ou étudiant, enseignant, formateur Niveau licence, master Âge 18, 19, 20, 21, 22
Type ouvrage (au sens classique de l’édition) Langue anglais Support papier
Classification
Mots-clés