La machine de Turing.
Auteurs : Turing Alan ; Girard Jean-Yves ; Basch Julien. Trad. ; Blanchard Patrice. Trad.
Résumé
Cet ouvrage s’insère dans une collection dont le but est de remettre en circulation les textes fondamentaux sources du savoir. Il comporte quatre parties : La première intitulĂ©e « La machine de Turing : de la calculabilitĂ© Ă la complexité » est rĂ©digĂ©e par le logicien contemporain Jean-Yves Girard. Dans cette partie, il rappelle et dĂ©crit rapidement en termes modernes (mais non techniques) les notions, maintenant bien connue par ceux qui s’intĂ©ressent aux fondements logiques des mathĂ©matiques, de « calculabilité », « dĂ©cidabilité », « fonctions rĂ©cursives », « incomplĂ©tude » etc. ; polĂ©mique contre la « gödĂ©lite » des annĂ©es 60 ; dĂ©crit la machine de Turing selon les canons actuels -sans tenir compte de l’article de Turing de la seconde partie- et enfin conclu sur la notions de complexitĂ© (et de problèmes P-NP) qui selon lui est la vĂ©ritable postĂ©ritĂ© de Turing. La seconde partie intitulĂ©e : « ThĂ©orie des nombres calculables suivie d’une application aux problèmes de la dĂ©cision » est le cĂ©lèbre article publiĂ© par Turing en 1936 dans lequel il expose pour la première fois dans l’histoire de la logique et des mathĂ©matiques la notion de « machine Ă calculer appelĂ©e depuis machine de Turing qui, grosso modo, peut ĂŞtre interprĂ©tĂ© comme le modèle d’un ordinateur thĂ©orique calculant Ă l’aide d’un programme (« machine Ă calculer universelle »). Ce mĂ©moire est divisĂ© en dix articles suivis d’un appendice (publiĂ© en aoĂ»t 36) et d’une note du traducteur. La troisième partie intitulĂ©e : « Intelligence artificielle et logique naturelle » est rĂ©digĂ©e par Jean-Yves Girard. Elle introduit très succinctement la quatrième partie de l’ouvrage sans reprendre la question de l’intelligence des machines comme Turing l’a envisagĂ©e. Cette partie fait le bilan des problèmes logiques posĂ©s par l’I.A. Ă notre Ă©poque et montre que la logique classique (y compris la logique intuitionniste) est insuffisante pour rĂ©soudre ces problèmes et qu’aucune autre logique performante (y compris la « logique linĂ©aire ») n’a pu Ă ce jour combler ce manque. La quatrième partie : « Les ordinateurs et l’intelligence » est un article rĂ©digĂ© par Turing en 1950 dans un style très lisible proche d’une vulgarisation scientifique ou l’auteur se pose la question de l’ »intelligence des machines ». Il remplace cette question très gĂ©nĂ©rale par une autre : « un ordinateur peut-il jouer au jeu de l’imitation ? ». Après avoir dĂ©crit la notion d’ordinateur, Turing, tout en tenant compte de nombreuses objections possibles semble rĂ©pondre positivement Ă cette question.
L’introduction rappelle le contexte historique dans lequel le mĂ©moire est publiĂ© : celui des travaux d’Hilbert, Gödel, Church sur « le problème de la dĂ©cision » (Entscheidungsproblem).
Les articles 1 Ă 4 dĂ©crivent la « machine Ă calculer » selon Turing Ă l’aide des notions de « bandes divisĂ©es en cases » oĂą l’on peut « écrire » ou « inspecter » des « symboles », ainsi que celle de « m-configuration » comme ensemble fini d’ »états » caractĂ©risant le comportement de la machine, lequel peut ĂŞtre dĂ©crit Ă l’aide de « tables » (l’Ă©quivalent moderne en serait l’Ă©criture d’un programme en langage machine pour un certain type d’ordinateur. Turing donne alors des exemples de « sĂ©quences calculables » par une machine, ces sĂ©quences s’interprĂ©tant comme le dĂ©veloppement infini en base deux d’un rĂ©el compris entre 0 et 1 : on obtient ainsi le concept de rĂ©el calculable au sens de Turing.
Les articles 5 Ă 7 sont très importants et montrent qu’en codant (Ă la manière de Gödel) chaque machine particulière Ă l’aide d’un entier naturel (notĂ© ND) caractĂ©risant la table associĂ©e Ă la machine (notĂ©e DS) on peut construire une « machine Ă calculer universelle » qui se comporte comme n’importe quelle machine particulière.
Les articles 8 Ă 10 sont des « applications » de cette machine universelle pour monter qu’il existe des sĂ©quences non calculables ; que la calculabilitĂ© de Turing est « pertinente » et qu’elle peut exprimer la notion de fonction rĂ©cursive au sens de Hilbert-Gödel (dĂ©monstration très technique d’un point de vue logique) et enfin que le problème de la dĂ©cision posĂ© par Hilbert n’a pas de solution.
L’appendice est un rajout (publiĂ© plus tard en 1936) qui donne une esquisse de l’Ă©quivalence entre la calculabilitĂ© au sens de Turing et le lambda-calcul de Church (qui a abouti Ă une conclusion nĂ©gative similaire sur le problème de la dĂ©cision en 1935).
Notes
Cet ouvrage a été publié en 1991 par : The London Mathematical Society pour les deux articles de Turing, par : Champ-Vallon pour la traduction française de « Computing Machinary and Intelligence » et mai 1995 pour la traduction française de « On Computable Numbers », les textes de Jean-Yves Girard et la composition du volume.
Données de publication
Éditeur Editions du Seuil Paris , 1995 Collection Sources du savoir Format 14 cm x 20,6 cm, 177 p.
ISBN 2-02-013571-X EAN 9782020135719 ISSN 1144-6676
Public visé chercheur, élève ou étudiant, enseignant, tout public Niveau licence Âge 18, 19, 20
Type ouvrage (au sens classique de l’édition) Langue français Support papier
Classification
Mots-clés