Jusqu’au XIIIe siècle, l’Église considérait tout type de remboursement différé d’argent prêté comme de l’usure. Au contraire, Leonardo da Pisa, le plus important mathématicien latin du XIIIe siècle (et ses disciples) considère apparemment les prêts personnels comme une pratique courante dans toutes les classes sociales. Existe-t-il donc un fossé entre une pratique aussi répandue et les vetos ecclésiaux de l’époque? Ou est-ce plutôt l’émergence d’une nouvelle pensée théologique qui favorise un changement d’attitude envers l’usure? À partir d’une enquête sur l’évolution historique de la signification de l’usure, l’article présente certains des problèmes les plus importants de Leonardo d’un point de vue mathématique, en prêtant attention à sa langue et aux liens avec le monde musulman. Les fondements de la mathématique financière : intérêts, rendement, remboursement d’un emprunt découleront des voyages d’un commerçant / prêteur d’argent, qui réhabilite le personnage de l’usurier.