L'enseignement et les sciences.

L'exemple français au début du 20e siècle.

Résumé

La préface de D. Julia dégage la trame de l'ouvrage. En 1899, voici Alexis Bertrand qui réclame une "révolution copernicienne" faisant des sciences (et non plus des lettres) "l'ossature intérieure des études, le noyau, le centre". D. Julia s'étonne "de la puissance [des] associations de spécialistes pour appuyer ou contester réformes et projets". Sa préface analyse longuement trois échecs : de "l'école unique", des "humanités modernes", de "l'égalité scientifique".

CHAPITRE 1 : La diversification de l'enseignement au XIXe siècle
Face à la culture classique, l'émergence de nouveaux besoins entraîne des valses hésitations pour une éducation plus scientifique, pour un "primaire supérieur", et pour l'instauration, au sein du Secondaire lui-même, d'un "enseignement spécial", vite combattu (1890), et pour une amorce d'"école unique".

CHAPITRE 2 : La dualité primaire-secondaire au début du XXe siècle
D'une dualité considérable, on évolue peu à peu vers "une primarisation" des classes élémentaires (avant la Sixième) du Secondaire, une extension à celui-ci du système des bourses et de la gratuité (d'abord réservées au "primaire supérieur"), et une "géminisation" des horaires et programmes (de la Sixième à la Troisième)...

CHAPITRE 3 : La réforme de l'enseignement secondaire de 1902
Un premier cycle soit avec latin, soit sans. Puis une "quadribifurcation" en Seconde et Première :
- (A) latin-grec,
- (B) latin-langues vivantes,
- (C) latin-sciences,
- (D) sciences-langues vivantes.
Cette réforme marque une avancée pour les langues vivantes (avec une "méthode directe »), et pour "les sciences considérées non seulement pour leur utilité pratique mais aussi comme instrument de culture de l'esprit". Dans la foulée, Émile Borel demande (1904) des "laboratoires de maths" dans tous les établissements...

CHAPITRE 4 : La réforme Bérard (1923) et l'égalité scientifique
La guerre de 1914-18 entraîne un retour en force de la culture classique au sein d'un enseignement secondaire qui a "le privilège de former l'élite dirigeante". D'où Sixième et Cinquième latin, Quatrième-Troisième latin-grec et une bifurcation pour Seconde et Première entre "classique" et "moderne", avec, en toutes classes, une "égalité scientifique" (à horaires réduits !)...
L'A.P.M. s'insurge de toutes ses forces contre ce qui "ne peut être qu'une égalité dans la médiocrité et la quasi-nullité, exception faite pour quelques élèves d'élite [...]". Son animateur Maurice Weber parle de «fraternisation dans le médiocre"...

CHAPITRE 5 : La contre-réforme de 1925 et "l'amalgame"
1925 recrée un enseignement "moderne" au premier cycle. Et l'A.P.M. ne cesse de batailler pour retrouver quelque chose comme la "quadribifurcation" de 1902..., sans succès : les meilleurs élèves seraient, disent nos opposants, attirés vers les sections scientifiques (!). Par contre, triomphe "l'amalgame" qui veut réunir, pour les enseignements communs, classiques et modernes...

CHAPITRE 6 : L'organisation de l'enseignement des sciences
Des Instructions de 1925 expliquent, pour les mathématiques, que l'on se rapprocherait de la "bonne méthode [...] si l'exposition des faits importants et des liens qui les unissent résultaient d'un travail en commun, [le professeur] cherchant moins à imposer des résultats qu'à éveiller la curiosité et à susciter l'effort général par ses questions répétées, [...] en proportionnant la durée des étapes aux moyens du plus grand nombre [...]".

CHAPITRE 7 : Les modifications de 1931
En sacrifiant pas mal la physique, on réduit encore un peu les horaires de maths, mais on s'attaque - un peu - au principe de "l'égalité scientifique" en transcendant horaires et programmes communs de Seconde et Première par trois sections aux sanctions différentes au bac première partie (la seconde partie distingue toujours littéraires et scientifiques).

CHAPITRE 8 : Conséquences et abandon de l'égalité scientifique
Cette "égalité" aboutit à un "nivellement par le bas", et, notamment sous les coups de boutoir de l'APMEP, on se prépare à son abandon.

CHAPITRE 9 : Question de l'école unique
Ses militants préconisent (1926) :
- un enseignement élémentaire unifié ;
- un enseignement (de 11-12 ans à 14-15 ans), obligatoire, dans des Collèges (avec "classique", "moderne", "technique") ;
- puis des lycées avec la quadribifurcation de 1902 enrichie de voies "techniques", ces dernières, dit Maurice Weber, étant autant capables, "d'une culture humaine destinée à former l'esprit et le cœur"... : "ce qui compte avant tout, c'est la méthode [...]". Mais la réalisation de "l'école unique », mise en chantier, exigeait un tel chamboulement que seules des mesures préparatoires verront peu à peu le jour avant les tout autres mobilisations de 1938-39...

Notes

Cette publication est l'objet d'une présentation dans le Bulletin de l'APMEP n° 464.
Elle est diffusée par l'Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public (APMEP) : brochure n° 938.

Données de publication

Éditeur Vuibert Paris , 2005 Format 15,5 cm x 24 cm, 272 p.

ISBN 2-7117-7177-6

Public visé enseignant

Type monographie, polycopié Langue français Support papier