paradoxe de Richard

antinomie de Richard

FONDEMENTS DES MATHEMATIQUES

Ce paradoxe, ou antinomie, doit son nom au mathématicien français Jules Antoine Richard (1862-1956).
Dans une lettre, publiĂ©e dans le numĂ©ro du 30 juin 1905 de la Revue gĂ©nĂ©rale des Sciences, il propose une antinomie de la thĂ©orie gĂ©nĂ©rale des ensembles obtenue sans « aller jusqu’Ă  la thĂ©orie des nombres ordinaux ».
Richard dĂ©finit l’ensemble de tous les arrangements avec rĂ©pĂ©tition des lettres de l’alphabet ordonnĂ©s alphabĂ©tiquement ; puis il considère le sous-ensemble E des arrangements qui sont des dĂ©finitions de nombres.
On a ainsi, rangĂ©s dans un ordre dĂ©terminĂ©, tous les nombres dĂ©finis Ă  l’aide d’un nombre fini de mots.
Donc : Tous les nombres qu’on peut dĂ©finir Ă  l’aide d’un nombre fini de mots forment un ensemble dĂ©nombrable. [Richard 1905, p. 541]
Il obtient alors une contradiction en dĂ©finissant un nombre dĂ©fini par un nombre fini de mots (formant un arrangement G) dont on peut montrer qu’il n’appartient pas Ă  cet ensemble.
Exemple : on considère les entiers que l’on peut dĂ©finir par une phrase en français, contenant moins de 20 mots. Il existe un ensemble fini de telles phrases, donc un ensemble fini de tels nombres. « Soit n le plus petit entier non dĂ©finissable par une phrase de 20 mots ». Or, on vient juste de le dĂ©finir par une phrase de moins de 20 mots. D’oĂą le paradoxe…

Richard montre que cette contradiction n’est en fait qu’apparente. En effet, la dĂ©finition du nombre qu’il propose, nĂ©cessite la connaissance de E ; comme E est dĂ©fini par un nombre infini de mots, le nombre de Richard n’appartient pas Ă  E.
Revenons Ă  nos arrangements. Le groupe de lettres G est un de ces arrangements ; il existera dans mon tableau. Mais, Ă  la place qu’il occupe, il n’a pas de sens. Il y est question de l’ensemble E, et celui-ci n’est pas encore dĂ©fini. Je devrai donc le biffer. Le groupe G n’a de sens que si l’ensemble E est totalement dĂ©fini, et celui-ci ne l’est que par un nombre infini de mots. Il n’y a donc pas de contradiction.