mémoire ostensive

DIDACTIQUE

C'est l'une des trois dimensions de la mémoire didactique dans le modèle développé par Y. Matheron (voir dans cette base ).
« Nous appelons mémoire ostensive, la mémoire délibérément donnée à voir, de manière revendiquée, et par des moyens appropriés, à ses propres sujets ou à d'autres personnes par une institution ou un individu, quelle que soit sa position dans l'institution. Bien qu'elle obéisse, suivant la position occupée par la personne, à certaines règles institutionnelles (par exemple, le professeur évoquera la mémoire officielle du savoir enseigné, l'élève montrera sa mémoire personnelle et pratique du savoir appris}, cette ostension peut être réalisée, comme pour les ostensifs outils du travail mathématique, dans le cadre de divers registres perceptifs : gestuel, discursif - langagier, graphique, scriptural.
Ainsi l'espace et les gestes, des uns et des autres, sont-ils sciemment organisés dans la classe pour que certains événements didactiques puissent se produire "au vu et au su" de tous, ou au contraire à destination d'un seul, à l'abri du regard des autres. Lorsqu'ils sont ou ne sont plus accomplis en direction de tous dans l'institution, ces gestes, qui donnent à voir la mémoire, permettent que soient emmagasinés, oubliés ou rappelés certains souvenirs. On peut dans ce cas qualifier cette mémoire de "mémoire didactique ostensive de la classe", parce qu'elle s'appuie sur des événements relatifs au savoir enseigné qui ont été publiquement, et intentionnellement pour une grande partie d'entre eux, donnés à voir (ou à entendre, manipuler, etc.), et sur certains que l'on ne montre plus. » (cf. Matheron, 2002 : Actes du séminaire national de didactique des mathématiques 2001. Proposition d'un modèle pour l'étude didactique de la mémoire )